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Résidence artistiqueau coeur du Grand-Figeac

Cette année, la coopérative agricole Fermes de Figeac et la Maison des Arts Georges et Claude Pompidou présentent leur collaboration inédite : une résidence artistique en milieu agricole. L’artiste Nicolas Tubéry, « sculpteur visuel du monde qui l’entoure », découvre le Grand-Figeac pour nous transmettre sa vision de notre Ségala Limargue agricole, en portant l’art hors des murs.

Vivre et ressentir

Avec une grande authenticité, Nicolas Tubéry explique le cheminement de son travail. Imprégné de l’ambiance agricole dès son plus jeune âge, avec un père éleveur de brebis, il a commencé par une formation électrotechnique avant de s’orienter vers les Beaux-Arts. C'est grâce à ce contraste atypique que ses créations artistiques sont nées. Rapidement, il a eu envie de capter des instants marquants du monde agricole, des souvenirs forts. Il a notamment filmé la tonte des brebis de son père (Deman La Tonda) : « j’ai voulu immortaliser ces gestes, ces ambiances qui ont fait mon enfance. J’ai filmé mon père, c’était une expérience très forte ». Dans chacune de ses œuvres, Nicolas a le souci du détail, « je veux représenter les choses qui semblent filer entre les doigts, mettre sur la toile, faire un tableau des ressentis, de ce qui se passe ».

Nicolas Tubéry est l’artiste auteur de nombreuses installations et films, qui, à chaque fois, semble trouver le détail qui nous touche, capte notre attention, nous interroge, peu importe notre histoire. « J’aime évoquer des choses sans donner de direction claire. »

« Faire des ponts entre les gens et les milieux », c’est ce qui résume le mieux le fil conducteur de l’artiste et les fondements du projet des Fermes de Figeac et de la MAGCP.

 

Maquignon- Collection FRAC Poitou Charentes - © Vincent Allain

Restituer avec sincérité

« Je n’ai pas grand-chose, 3 caméras et un poste à souder. » A chaque création, on retrouve un film, une structure métallique, un espace à visiter. Pour filmer, il s’appuie sur les structures agricoles, c’est ici que les images sont le plus « vraies », sur les machines. Pour capter tous les points de vue, il aime avoir une caméra au point et une caméra de loin. Pour monter le son, un spécialiste vient l’aider. « Il faut que le visiteur puisse faire une véritable immersion dans l’œuvre, le son vient de plusieurs endroits, la structure doit être aérée, on doit pouvoir circuler et voir le film de chaque côté ».

Rencontrer et partager

C’est parti pour 3 mois discontinus sur le territoire du Grand-Figeac ! Au début, Nicolas a exploré la région, rencontré les habitants, les agriculteurs, le tissu associatif. Il voulait comprendre la force du lieu. « Je découvre le Lot, le lieu me parle, je m’y sens bien. J’aime découvrir un territoire : chaque endroit a sa culture, sa langue, tout change. J’aime dépasser les représentations et voir le vrai ». Avec cette première étape d'observation, Nicolas Tubéry souhaitait trouver et retrouver « l’échelle humaine pour pouvoir à terme montrer des détails précis et compréhensibles de tous ». Ensuite viendra l'expression, la création pour aller vers une restitution qui exprimera son regard sur l'agriculture du Ségala Limargue.

 

Et si l'art c'était ça ?

Toutes ses créations sont authentiques, Nicolas Tubéry livre le premier montage, celui qui est le plus instinctif. Il suggère le monde agricole dans ses créations métalliques, il raconte une histoire dans ses films, même lorsque le sujet nous paraît éloigné de nos vies, on s’y attache immédiatement. La suite dans quelques mois… Nicolas m’aura convaincu, amener l’art là où on ne l’attend pas, c’est créer des liens entre des univers, susciter des émotions surprenantes, valoriser le discret, le commun qui fait l’essentiel de tous.

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