(c) Paul N. Dubuisson (1)(c) Paul N. Dubuisson (1)
©(c) Paul N. Dubuisson (1)|Musée Champollion - Paul-N. Dubuisson
Un homme illustreUne vie prodigieuse

Rencontre avec Champollion

Le célèbre déchiffreur des hiéroglyphes, fondateur de l’égyptologie,  Jean-François Champollion, est né à Figeac le 23 décembre 1790. Mort à l’âge de quarante-deux ans, sa vie fut, dans sa brièveté, d’une prodigieuse intensité. En déchiffrant les hiéroglyphes, Champollion a largement contribué à enrichir la mémoire de l’humanité. Depuis son enfance à Figeac jusqu’à l’expédition qui le conduisit sur les rives du Nil, partons à la rencontre d’un homme de conviction, érudit, tenace, enthousiaste et passionné, attaché à sa famille et à ses amis.

Le livre

Une histoire de famille

Jean-François Champollion est né au sein d’une famille qui appartenait à la petite bourgeoisie de Figeac. Son père, Jacques Champollion, colporteur de livres originaire du Dauphiné, s’installe à Figeac en 1770. Il ouvre la première librairie de la ville, place de la Halle, lieu très fréquenté par la population cultivée de la ville. Il s’installe dans une maison, rue de la Boudousquerie, actuelle rue de Frères Champollion. En 1773, il épouse Jeanne-Françoise Gualieu, la fille d’un marchand de la ville.

Issu d’une famille de sept enfants, Champollion Le Jeune est le dernier enfant du couple. Baptisé à l’église Notre-Dame-Du-Puy, il grandit au milieu des livres et fait preuve d’une extraordinaire précocité. À cinq ans, il apprend à lire seul.

Très tôt, son frère Jacques-Joseph Champollion, intellectuel des plus en vue de la ville de Grenoble, le prend sous son aile et se charge de son éducation. Il l’emmène avec lui en 1801 et le fait entrer au Lycée de Grenoble. Il sera toute sa vie à ses côtés pour l’encourager dans son travail.

Un homme

passionné

Jean-François étudie avec avidité les langues et les écritures anciennes. A 17 ans, il sait déjà que l’Égypte ancienne sera au cœur de sa vie. En 1807, il part étudier à Paris, fréquente le Collège de France, l’École spéciale des Langues Orientales et la bibliothèque Impériale. Il entreprend ou approfondit l’étude de nombreuses langues et écritures : arabe, hébreu, araméen, syriaque, éthiopien, sanskrit, persan, chinois et en particulier le copte. Nommé professeur d’histoire ancienne à la faculté des Lettres en 1809, il exerce aussi la fonction de bibliothécaire adjoint auprès de son frère à la bibliothèque de Grenoble.

 

Une découverte

exceptionnelle

Très vite, Champollion travaille sur l’inscription de la Pierre de Rosette. Grâce à sa connaissance du grec et du copte et en établissant des correspondances entre les trois textes, il identifie une dizaine de signes dont ceux de Ptolémée. C’est l’étude approfondie de nombreux autres textes qui mènera Champollion vers la découverte du système de l’écriture égyptienne.

C’est ainsi que le 14 septembre 1822, après des recherche jalonnées d’hypothèses, de remises en question et d’intuitions géniales, il s’écrit « Je tiens l’affaire ! » Il a déchiffré les hiéroglyphes en  comprenant que l’écriture des hiéroglyphes relève d’un système complexe, un mélange de signes figuratifs, symboliques et phonétiques. Une fabuleuse découverte puisqu’on avait perdu la connaissance de cette écriture depuis plus de 2000 ans !

Enfin

L'Égypte...

De juillet 1828 à décembre 1829, il organise une expédition scientifique en Égypte.

Nommé conservateur du département égyptien du musée du Louvre en 1826, il obtient la chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France en 1831.

Il décède en mars 1832, à l’âge de 41 ans. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.

Champollion

en sa cité

Lieu d’apprentissage ou de travail, destination d’exil ou de repos, Figeac fut tout au long sa vie, un horizon à la fois lointain et récurrent.

De mars 1816 à octobre 1817, compromis par leur relation avec Napoléon pendant les Cent Jours, les frères Champollion sont envoyés en exil à Figeac lors du retour de Louis XVIII sur le trône de France. En 1831, Champollion retrouve, sur invitation de sa famille, sa ville natale. C’est un homme affaibli qui rejoint Figeac. Champollion est heureux de s’éloigner de Paris et retrouve, dans la joie, ses sœurs auxquelles il reste très attaché. Dans le Lot, sa santé s’améliore et, tout en y trouvant du repos, le savant parvient à travailler avec application et régularité.

Un musée et des monuments

en sa mémoire

Place de la Raison, l’obélisque en gré de l’architecte Urbain Engel, érigé en 1836, comporte un décor sculpté aux références égyptiennes auxquelles a collaboré Jacques-Joseph Champollion. Il est orné de signes hiéroglyphiques évoquant la vie et l’éternité.

Installé dans sa maison natale,  le Musée Champollion – Les Écritures du Monde nous invite, sur les pas du déchiffreur, à faire un voyage à travers le temps et l’espace, dans la fabuleuse histoire de l’écriture.

Créée en 1990, la Place des Écritures nous dévoile une reproduction monumentale au sol de la Pierre de Rosette. Cette œuvre en granit noir agrandit x10 est l’œuvre de l’artiste contemporain Joseph Kosuth. Comme la stèle conservée au British Museum à Londres, elle est gravée de trois écritures : hiéroglyphe, démotique et grec ancien. Dans une cour attenante à la place, la traduction en français du texte original est gravée sur une plaque de verre fermant une cave voûtée au fond de laquelle est visible une carte du delta du Nil où a été trouvée la Pierre de Rosette.

Fermer